DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP »

Essayons de nous servir de mauvaises questions pour construire quelques bonnes réponses.

L’illustration sous licence Art Libre est de L.L. de Mars.

Le Syndicat National de l’Edition Phonographique a commandé un sondage pour soumettre à un échantillon de français les orientations de l’amendement à la loi DADVSI (écrit par son maître Vivendi-Universal) tel qu’il a été repris et peaufiné par le Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique (CSPLA). Cet amendement rend responsable les créateurs et distributeurs de logiciels dès qu’il serait "manifeste" qu’ils sont utilisés massivement pour le partage non autorisé de fichiers d’oeuvres protégées. Il étend cette responsabilité aux personnes qui "provoqueraient" par quelque moyen que ce soit à l’usage de ces logiciels. Il assimile par ailleurs au délit de contrafçon le fait d’écrire des logiciels ou de les mettre à disposition du public sans avoir pris les "précautions nécessaires" pour interdire leur usage pour le partage non autorisé d’oeuvres protégée, rendant ainsi cette écriture délictueuse en attendant que les directives IPRED ne les rendent passible de sanctions criminelles. Le SNEP se réjouit que les résultats du sondage qu’il a commandé fassent état d’une approbation à 66%.

On pourrait bien sûr dénoncer les pratiques d’un lobby qui non content de réunir directement et indirectement la majorité des votants au sein d’une commission supposée conseiller le gouvernement sur l’intérêt public veut en même temps tromper les décideurs parlementaires appelés à voter les 20 et 21 décembre prochain sur l’état de l"opinion. On pourrait moquer l’étroitesse des questions posées, opposer à ce sondage d’autres sondages qui mettent en évidence une adhésion plus forte à d’autres voies de gestion sociale du financement de la création musicale, renvoyer aux dizaines de milliers de personnes qui signent en ce moment la pétition d’EUCD INFO dans un élan très rare de mobilisation citoyenne. Mais ce serait manquer l’essentiel : le besoin d’expliquer simplement et clairement pourquoi VU, le SNEP et la majorité du CSPLA ont tort et comment des solutions alternatives sont aujourd’hui sur la table, qui servent la création, respectent les libertés, renforcent le respect pour la loi et permettent le développement d’une authentique société de l’information.

Voici donc un petit argumentaire synthétique (le lecteur pressé se contentera des passages en caractères gras) :

  • Non les internautes qui partagent la musique ne recherchent pas la gratuité, ils recherchent la liberté, le partage et la capacité d’action. Les mêmes lobbies qui rêvent de les criminaliser (et avec tous ceux qui leur fournissent des moyens) nous affirment eux-mêmes qu’ils utilisent les abonnements à Internet à haut débit essentiellement pour partager des oeuvres protégées. Or le coût moyen de ces abonnements est de 360 € euros par an auquel il faut ajouter une somme équivalente pour prendre en compte au prorata l’équipement utilisé à cet effet. Soit 720 € par an et par abonnement. Soit aux prix moyens de détail effectivement payés 50 CD musicaux ou 40 DVD par an (ou une combinaison au prorata). Rappelons que seuls quelques % du prix de détail des CD musicaux rémunèrent les créateurs de toute sorte. Non seulement les internautes ne sont pas hostiles à payer pour la musique et les films, mais tout simplement, ils la payent déjà et abondamment, puisque dans le même temps, ils continuent à acheter des disques à niveau presque équivalent et des DVD en nombre sans cesse croissant. J’entend déjà le "mais cet argent ne va pas aux créateurs". Oui c’est vrai et les internautes en sont conscients et le regrettent puisqu’ils s’affirment à 83% prêts à payer une redevance sur leurs abonnements Internet à cet effet. Voilà pour ce qu’ils sont prêts à faire. Mais parlons maintenant de ce qu’ils demandent et refusent. Ils demandent de pouvoir écouter comme bon leur semble (sur le dispositif et avec le logiciel de leur choix) le contenu musical, ce qui est tout de même le moins qu’on puisse attendre de la révolution numérique. Ils demandent de pouvoir le partager avec leurs amis sans rien demander à personne. Ils refusent qu’on espionne leurs pratiques d’écoute individuelle, qu’on restreigne a priori ce qu’ils peuvent faire en matière de réutilisation des contenus musicaux en laissant des systèmes techniques décider du degré d’une légalité en lieu et place des juges.
  • Oui il est possible de mutualiser le financement social de la création musicale sans perdre rien des bénéfices du choix par chacun de la musique qu’il aime et en améliorant la rémunération des créateurs de toute sorte. Le vrai événement des 2 dernières années c’est la naissance en France (mais aussi au Canada, par exemple) de puissants mouvements proposant de nouvelles formes demutualisation sociale de la rémunération des créateurs. Ces mouvements réunissent des sociétés d’auteurs et d’artistes, des associations de consommateurs, familiales ou liés à l’enseignement. Ils proposent de créer un financement additionnel de la création musicale par la mise en place de redevances sur les abonnements au haut-débit (comme il en existe déjà sur les supports numériques vierges). Le paiement de cette redevance serait constitutif du bénéfice d’une licence légale (un droit d’usage créé par la loi) autorisant le partage de fichiers d’oeuvres sur les réseaux. Il reste des points importants à éclaircir : la redevance doit-elle être acquittée par tous les abonnés au haut-débit ou seulement par ceux qui souhaitent échanger des fichiers d’oeuvres ? Comment assurer que tous les créateurs musicaux bénéficient bien de la redistribution des sommes collectées ? Je défend personnellement qu’il est préférable que tous les abonnés acquittent la redevance (sauf ceux qui en seraient exemptés pour raison de faibles revenus) et qu’il est indispensable que son produit soit redistribué à tous les créateurs y compris ceux qui font le choix d’autoriser de toute façon le partage de leurs oeuvres. Mais quoi qu’on pense de ces réglages, la solution proposée s’impose comme crédible, faisable, et infiniment plus favorable à l’immense majorité des créateurs que le déploiement des DRMs (voir ci-dessous). Comment se fait-il que le SNEP n’ai pas demandé aux français ce qu’ils pensaient de cette solution en comparaison des mesures coercitives qu’il propose ?
  • La diversité culturelle est du côté d’un partage de fichiers légalisé, rien n’est plus dangereux pour cette diversité que les DRM et autres mesures techniques de protection et les formes extrêmes de protection juridique de ces mesures proposées dans la transposition par la loi DADVSI de la directive EUCD. Les DRMS (systèmes de gestion de droits numériques qui font dépendre en détail les usages de vérification sur les droits acquis par l’usager) et tous les systèmes de surveillance technique des usages individuels ont des rendements décroissants. Le coût de vérifier les usages croit au moins proportionnellement au nombre de titres surveillés (en réalité plus que proportionnellement) alors que les sommes collectées sont évidemment décroissantes. De ce fait les DRMs encouragent la concentration de l’effort commercial sur un tout petit nombre de titres, concentration qui n’a pourtant vraiment pas besoin d’encouragements. L’industrie éditoriale musicale connait en effet une concentration exceptionnelle : 3 sociétés y contrôlent 75 à 80% du marché mondial. Besoin d’un dessin ? Mais à l’autre extrême, les réseaux de partage de fichiers sont certes bien plus ouverts à la diversité, mais beaucoup moins qu’ils ne le seront lorsque seront levés le poids de la menace, de l’opprobre sur le partage dès l’école (opprobre co-financé par l’Etat et les lobbies pour notre grande honte à tous). En effet le caractère non publiquement affichable du partage de fichiers empêche l’investissement à long terme, il ralentit la maturation de comportements éthiques chez les usagers. Or l’auditeur qui recherche les hits n’a pas besoin d’investir à long terme, il lui suffit de mettre en ligne un hit pour savoir qu’il recevra les autres à très brève échéance. Il n’est donc pas surprenant que les hits du partage de fichiers immature soient les mêmes qui sont promus à longueur de journée sur les radios publicitaires des majors. A l’opposé le fan de telle musique rare, de tels documentaires obscurs a besoin de temps pour que l’effet de pot commun se développe. Les biens communs s’enrichissent avec le temps (n’est-ce pas justement ce qui fait si peur aux majors) alors que les hits sont fait pour se succéder à cadence toujours plus rapide.
  • Enfin l’enjeu de la loi DADVSI porte sur des libertés et des arbitrages fondamentaux. Liberté d’utiliser l’information pour créer et partager. Arbitrage fondamentaux entre le développement culturel et humain et les intérêts des lobbies des médias centralises qui nous montrent chaque jour qu’ils ne reculeront devant rien pour défendre leurs modèles commerciaux quels que soient les dommages collatéraux de cette défense. La seule, la vraie question, c’est quand saurons-nous dire non aux lobbies ? Avant ou après les DRMs biométriques ? Avant ou après la criminalisation des analystes comme votre serviteur ? Avant qu’on ait transformé le développement des logiciels libres en désobéissance civile ?

Mesdames, messieurs les parlementaires, vous avez le choix de le faire maintenant. De reconnaître la recherche et l’éducation comme activités fondamentales que ne peuvent entraver l’invocation même pas étayée de risque pour les profits. D’imposer aux mesures techniques de protection qu’elles respectent les droits fondamentaux que constituent les exceptions pour les besoins de la citation (y compris pour l’audiovisuel), de la critique, de la parodie et tous les nouvelles exceptions que vous aurez la sagesse de reconnaître. De rendre leur contournement légal toutes les fois qu’il est nécessaire à l’exercice de l’un de ces droits, ce que la directive EUCD autorise en son article 6.2.b. Et de renvoyer Vivendi-Universal et ses différents déguisements à l’exercice normal de l’activité économique sans leur attribuer le droit exorbitant de contrôler les actes de chacun pour les besoins d’un modèle commercial particulier.

Philippe Aigrain

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 20 décembre 2005 par thierry (0 rép.)

Les utilisateurs d’informatique paient déjà des droits sur leur matériel pour les droits d’auteur : les CD vierges, les DVD vierges même si c’est pour y mettre des données (voir le lien)

Après la voiture, l’informatique va-t-elle devenir la seconde source de revenue de l’état ? D’autre part où en est la liberté individuelle ? Ecrire de programmes pour le plaisir de partager et hop une taxe !!! Il faut payer pour faire du gratuit le monde à l’envers.

-----> vaches à lait

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Réponse de Philippe Aigrain à certains commentaires , le 13 décembre 2005 (1 rép.)

Merci à Framasoft d’avoir reproduit et embelli mon post. Il m’est difficile de suivre les commentaires à la fois sur mon blog et ici, mais voici néanmoins quelques réponses à certains d’entre eux :
- Je n’ai jamais prétendu que le partage était principalement pour les vieux trucs disparus. J’ai dit et expliqué pourquoi dans la situation actuelle, il était peu surprenant que les hits qu’on nous martèle à longueur de journée dominent aussi dans le partage de fichiers. Mais merci de regarder aussi la queue de la distribution (non pas les titres les plus partagés mais ceux qui sont présents). Je maintiens que la diversité culturelle est déjà mieux servie sur les différentes formes réseaux de partage que dans les rayons des disquaires et vendeurs de DVD et même dans les sites de vente en ligne. Surtout, j’affirme que la légalisation et l’institution en droit socialement mutualisé du partage renforcera considérablement les usages du type constitution d’une mémoire sociétale des cultures et créations.
- Sur l’affirmation que la licence légale impose une gestion collective obligatoire. Si l’on veut dire par là que les sommes collectées doivent être redistribuées et qu’il faut donc un ou des organismes de gestion bien sûr. Si l’on veut dire que cette gestion collective serait exclusive d’autres modes de gestion (qu’il s’agisse de mise volontaire en biens communs ou de gestion de droits classique) ce n’est pas exact. La licence légale ne s’applique pas aux usages commerciaux, et ceux-ci peuvent faire l’objet d’une gestion collective ou privée.
- Sur l’"injustice" de la gestion collective : bien sûr, un meilleur contrôle des modes de redistribution par les sociétés de gestion collective est nécessaire. Il faut cependant être honnête et savoir que les artistes très peu "partagés" ne feront jamais l’objet d’une redistribution exacte (dont le coût dépasserait rapidement les sommes redistribuées). Il y aura des approximations, comme il y en a aujourd’hui dans tous les modes de gestion. Je suis cependant toujours très surpris de cette revendication d’exactitude. A-t-on réfléchi à ce que ça donnerait si on l’appliquait dans tous les domaines fiscaux et parafiscaux ? Ce qui compte ici est que même les plus mal traités des créateurs de toutes sortes seront traités bien plus justement dans ce système que dans celui de l’industrie éditoriale centralisée (qu’il n’a pas vocation à remplacer mais à compléter).

Philippe Aigrain

Réponse de Philippe Aigrain à certains commentaires , le 17 décembre 2005 par dana hilliot

Je ne doute pas que le projet d’une licence globale parte d’une bonne intention. Sur le principe, il s’agit bien de trouver une solution de compromis qui satisfasse et le consommateur (je me refuse à l’appeler "mélomane") et ... certains auteurs (et certains interprètes et certaines maisons de production, enfin tous les gens susceptibles de revendiquer leur part ou de se sentir lésés par la circulation de leur oeuvres sur internet)

Mais : ces bonnes intentions aboutiront (si jamais ce projet devait être appliqué un jour, ce que je ne souhaite pas, vous l’aurez compris) à mons avis à deux choses : d’une part, elles donneront aux consommateurs bonne conscience, en leur laissant croire qu’en téléchargeant ils contribuent à défendre "LES" artistes et d’autre part, elles permettront d’enrichir encore plus ceux qui touchent déjà des droits d’auteur (JJ.Godlman, Obispo et consorts, on doit pouvoir en compter quelques milliers, qui ont accès au marché de la musique, dont le ticket d’entrée est, comme vous le savez hors de prix pour qui n’est pas soutenu par une major ou gros circuit de distribution ou de promotion)

Cette solution est donc ce qu’elle est : un arrangement de compromis entre certains utilisateurs et l’INDUSTRIE de la musique.

Elle s’ajoute à la contribution que chacun paye déjà sur les supports d’enregistrement et de stockage numérique ou autre (K7 audio par exemple)

Je pense que l’INDUSTRIE du disque veut encore plus que cette manne financière que vous leur proposez. mais, si par hasard le projet visant à rendre obligatoire les DRM était rejeter à l’Assemblée Ntaionale, nul doute qu’elle pourrait tout de même s’en satisfaire.

(ET la Sacem s’empressera de prétendre gérer ce nouvel apport d’argent au niveau des "auteurs", l’adami au nivau des interpètes et la société des producteurs pour ces derniers.)

vous dites : « Il faut cependant être honnête et savoir que les artistes très peu "partagés" ne feront jamais l’objet d’une redistribution exacte (dont le coût dépasserait rapidement les sommes redistribuées) »

Sur quoi vous fondez-vous pour avancer cette affirmation ? Une étude a-t-elle été menée sur la faisabilité d’une telle entreprise ?

Quoi qu’il en soit, je ne crois pas qu’un tel projet mérite le moindre enthousiasme.

-----> réponse à monsieur aigrain

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Retour sur scène ... , le 12 décembre 2005 par hgoye (0 rép.)

Ce que j’apprécie sur les forums de Fram c’est que l’on y côtoie toutes sortes d’idées. On va dire qu’elles ont toutes le mérite de se poser les bonne questions, et même si elles ne font pas l’unanimité, le schmiblick avance.

Le débat n’est pas possible avec les majors. Elles ne fondent leur raisonnement que sur des équations économiques qui excluent 98 % des créatifs. Je ne voudrais pas me la jouer Cabrel en chantant « c’était mieux avant » mais il y a bien longtemps, les artistes se passaient des majors pour vivre. C’est d’ailleurs le cas pour les 98 % qui sont exclus des canaux traditionnels de diffusion de la culture. Je ne suis pas persuadé que lorsque les majors parlent de défendre les intérêts des compositeurs, elles songent un instant à tous ceux qui ont fait une croix sur la promo TF1 et M6. Si l’exclusion a fait la une ces derniers temps, pouvons-nous ignorer les artistes anonymes ?

Je trouve que nous assistons à un simple réajustement des bonnes vieilles pratiques : la scène, le spectacle, la communion avec le public. N’en déplaise aux majors, cette qualité je peine à la retrouver dans les catalogues que nous propose Universal. Oh bien sûr il existe quelques exceptions mais elles ne restent que, des exceptions ... S’il y a bien un critère pour juger de la qualité d’un artiste c’est bien la manière dont il arrive à séduire son public sur scène. Le million d’album vendu, le #1 au hit parade ne veulent rien dire, ça me rappelle les slogans sur les affiches de certains films : par le réalisateur de ... par le scénariste de ... par le maquilleur de ;-) en général c’est pas bon signe.

Le véritable artiste n’a rien à craindre des évolutions technologiques, il a tout à y gagner www.musique-libre.org ; Jamendo, et là, il a vraiment une longueur d’avance sur les Majors.

Et là je m’égare de la problématique : une redevance sur le haut débit. Humm, nous avons tous notre petite idée sur les redevances actuelles, comment veiller à une juste distribution ? Je reste sceptique.

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la licence globale : une autre impasse (selon moi) , le 12 décembre 2005 par libercad (0 rép.)

Créer une taxe sur l’abonnement Internet à titre de dédommagement pour une libre et totale utilisation du P2P. Cette idée relayée par diverses associations regroupées au sein de L’alliance Public Artistes comme UFC-Que Choisir ou l’Adami recueille actuellement une certaine audiance.

Je ne crois pas à cette solution qui s’apparente à la taxe sur les supports numériques (CD/DVD vierges/ D.Dur/ Memoire Flash...) et qui me semble une solution du passé et qui ne cherche pas à informer/responsabiliser l’Utilisateur de P2P.

Je vous renvois à la lecture de l’article de Ambroise Soreau dans le "Livre Blanc sur le peer to peer"

Extraits : "...La licence [globale] légale : Cette solution proposée par les représentants des consommateurs et des artistes interprètes a le mérite de la simplicité mais elle pourrait n’être qu’apparente. En effet, elle pose un premier problème qui est d’imposer une gestion collective obligatoire...

...La licence légale par ailleurs pose le problème de la détermination de son montant et de la redistribution des sommes collectées. Ces deux problèmes sont aujourd’hui si aigus que la validité économique et juridique du modèle proposé par la licence légale apparaît comme incertaine...

...La gestion collective a été un mal nécessaire dans l’environnement analogique : il nous appartient de faire en sorte qu’elle ne devienne pas un mal inutile dans l’environnement numérique...."

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 par dana (0 rép.)

“Comment assurer que tous les créateurs musicaux bénéficient bien de la redistribution des sommes collectées ?”

ben bon courage les amis en effet : comment allez vous redistribuer ses sommes ? y’aura-t-il des critères et si oui lesquels ? les sommes seront elles versées au prorata de .. de quoi d’ailleurs ? de la diffusion ? des téléchargements recensés ? ferez-vous comme la sacem , des statistiques fondées sur les meilleures ventes de disques ? les plus gros passages sur NRJ ? donnerez vous autant à Jean Jacques Goldman qu’à dana hilliot ? (rassurez vous je veux pas de vos tunes gardez-les) et surtout parce que là on va rire comment allez vous repérer les ayants droits ? qui sera digne d’être considéré comme un auteur de musique ou un "créateur" ??? parce que je sais pas si vous êtes au courant mais il existe des dizaines de milliers de gens qui écrivent de la musique dans ce pays.. Tous seront mis sur un pied d’égalité ?

et aussi croyez vous que les producteurs et les artistes-interprètes vont laisser passer cette manne formidable (ils squattent déjà le droit d’auteur depuis 1985) ?? Les tiendrez-vous pour des créateurs ? ET si c’est le cas, comment allez-vous répartir cette somme entre tous ces "créateurs" (auteurs, producteurs, interprètes) ?

Bref je vois déjà la sacem l’adami et consorts s’avancer avec leurs gros sabots, reprenant l’idée à leur compte à la condition qu’ils soient les gérants de cette nouvelle manne financière.

je n’y crois pas une seconde et je crois surtout que ça ne changera rien à la situation des créateurs qui ne sont pas présents sur le marché de la musique(c’est-à-dire une très large majorité d’entre eux) et que les défenseurs de la cause de l’art que se prétendent être les P2Pistes iront simplement gonfler les portes monnaies de ceux qui touchent déjà beaucoup.

OU alors montrez moi le contraire

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 (0 rép.)

je suis contre la taxation de l’acces au net, mais je suis pour un service d’abonnement optionnel. (bien qu’il y aurait quand meme du detournement, la perte serait enormement attenuee) par ex, les fai peuvent s’associer avec un distributeur de musique legale en ligne, et proposer de l’ecoute a la demande par l’intermediaire de la telecommande du modem pour moins de 5 euros par mois en plus de l’abonnement. ce service pourrait etre active ou desactive tout comme l’acces aux chaines payantes actuellement. pareil pour les films bien sur... on pourait meme y acceder avec son telephone. et pourquoi pas un supplement d’abonnement donnant acces a tous les sharewares de moins de 30euros... ils pourraient meme faire des acces gratuits finances par la pub (pour ecouter shakira en boucle...).

a mon avis, le plus gros prob est que les majors et surtout les distributeurs doivent completement revoir leur systeme de distribution, et redistribution des droits, et ca coute du temps et de l’argent , mais comme ces gens pensent a court terme, pour le moment, ils ont plutot oriente leurs recherches dans le marketing big brother(qui est dans l’air du temps). on pourrait presque dire qu’ils sont aware (dans le coup).

le probleme n’est pas francais, il est mondial. le gouvernement francais fait juste que ce que la cia et riaa lui demandent. avez vous des idees venant d’autres pays ?

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 par Michel (1 rép.)

En tant que non téléchargeur de musique, films, etc. et néanmoins abonné à l’ADSL (je me demande bien pourquoi, à force de lire que l’ADSL, c’est pour télécharger), je tiens à manifester ma réticence contre cette nouvelle taxation aveugle, après celle des supports vierges (à laquelle j’échappe grâce à la localisation de mon habitat, proche des frontières hexagonales et des pays où les supports vierges le sont également de taxes).

Il serait tout de même préférable que les téléchargeurs soient les payeurs. Qu’ils s’abonnent à des fournisseurs payants de téléchargement, plutôt que de tenter de faire porter leur consommation, sur laquelle je n’ai pas d’opinion par ailleurs, sur les consommateurs potentiels, dont un nombre à déterminer reste potentiel, c’est-à-dire ne consomme pas, et non sur les consommateurs réels, qui devraient normalement être les payeurs.

DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005

Je suis d’accord, il est stupide de dire que tout le monde devraient payer une redevance sur l’ADSL, parce que tout le monde ne prend pas le net pour le téléchargement de musique. Ceux qui ont un membre de leur famille à l’oposé du monde prenne l’ADSL pour leur téléphoné et n’utilisepas le net autrement. De même, il existe aussi des utilisateurs qui ont internet pour pouvoir jouer sur les jeux qu’ils ontt acheté et qui ne marche que sur internet et d’autre qui ont internet pour faire des recherches.

Déjà que l’on taxe les CD vierge et que l’argent ne va QUE au auteurs de musique (on oublie les éditeur de logiciels), pourquoi ne pas faire payé l’accées à toutes les routes plutot que de ne faire payer que ce qui prenne l’autoroute ?

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 par ToufLou (0 rép.)

Cet amendement rend responsable les créateurs et distributeurs de logiciels dès qu’il serait "manifeste" qu’ils sont utilisés massivement pour le partage non autorisé de fichiers d’oeuvres protégées. Il étend cette responsabilité aux personnes qui "provoqueraient" par quelque moyen que ce soit à l’usage de ces logiciels.

Mais alors, les FAIs, les éditeurs de systêmes d’exploitations, les éditeurs de lecteur multimédias sont donc coupables puisse qu’ils mettent à notre disposition des "partages non autorisé"....

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DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 (4 rép.)

soyons honnête tout de même, Toutes les personnes que je connais qui utilisent des logiciels de partage (type p2p, kazaa, emule, bittorrent, etc...) le font pour UNIQUEMENT pour récupérer des oeuvres protégées. Pourquoi les lecteurs de salon DIVX connnaissent tant de succès alors que le prix d’un DVD vierge est désormais plus que raisonnable.

DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005

Pour ma part, c’est pour trouver des oeuvres qui ne sont plus chez le disquaire du coin (oui tiens y’a plus de disquaire du coin !) et ne seront jamais disponibles à travers les canaux mis en place par la world company.

DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 par Michel

Réponse à la réponse : on peut en effet prétendre que les logiciels de partage sont surtout utilisés par les nostalgiques de la bonne vieille musique, des bons vieux films, des pièces que les méchants des grandes compagnies ne nous fournissent plus.

Allons, qu’on nous donne les chiffres réels du téléchargement : combien de films en exclusivité pour un vieux Bourvil ? Combien de disques tout frais sortis dans les bacs pour un vieux disque collector (je crois que c’est comme cela qu’on dit, mais sans en être sûr) ?

On peut faire semblant de croire que ce sont toujours les autres qui sont responsables (moi je copie intelligent et désintéressé), mais pourquoi est-ce que je passe pour un ovni quand je dis que je ne grave pas les disques que j’emprunte à la médiathèque et que je ne passe pas mes nuits à télécharger tout (et surtout les trucs qui font envie au plus grand nombre) ?

DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 12 décembre 2005 par pypik

Pour moi cela me permet de découvrir des artistes que je n’ai pas forcemment la chance de pouvoir écouter en magasin, ou que les sites comme la fnac ou autres dont l’idée fort sympa de mettre une petite intro des morceaux ne me suffit pas...Dnas le cas où j’estime que mes oreilles sont envoutées par les airs du créateur, alors je vais acheter mon joli pti CD avec le bÔ package ...Mais suis-je le dernier des mohicans a encore vibrer sur des supports palpables ? Les nouvelles générations se foutront bien de ces Zolis pochettes ou autres bonus du package... On vit à l’air des bonus numériques que j’aime aussi d’ailleurs...

-----> DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP

DADVSI : « Il y a d’autres voies que les impasses du SNEP » , le 14 décembre 2005 par rapsys

Bon j’ai été animateur d’un serveur de p2p en ligne relativement important et devant les critiques du RIAA et de la "World compagny" je me suis intéressé a ce que recherche les gens.

Je dis bien recherche et pas téléchargement, je n’ai accès qu’au log de recherche, surement pas a ceux des téléchargement !

J’ai constaté avec réconfort que la majorité des recherches sont fait pour de la musique non disponible chez les super discount de la culture, ni sur internet...

Malgré un arrivage important en provenance des stros (serveur ftp pirate, proposant des films ultra-récent, filmé en sale au état-unis, etc...), la recherche mensuelle pour ces films ne dépassais pas les 20% (en poucentage global) des recherches...

Il est également a noter que notre serveur (très généraliste) étais marqué par une recherche sur des films et épisodes de culture asiatique. La recherche pour des épisodes d’animé japonais montais parfois autour de 40% mensuel...

Bref, les majors n’ont aujourd’hui que ce qu’elle méritent, elles ont apauvris la culture au profit de gain rapide a courte échéances, mais elles se sont créé un concurent qui tempère leur ardeur... Je dois avouer qu’aujourd’hui deux choix s’offrent a nous :
- la loi DAVSI ne passe pas et nous continuons tel quel notre activité (qui je pense promouvois bien plus la culture que ces charlatants)
- la loi DAVSI passe et nous déménageront nos serveur d’achange hors des griffes de la justice, ils feront peut-être tomber quelque uns, mais la communautée restera et risque d’exploser...
- Abandonner, mais ça n’arrivera surement jamais, je ne laisserais pas les majors détruire le peu de diversité culturelle que nous mettons en avant, quitte a faire le néttoyage des utilisateurs proposants des contenus non libre de droit ou dont les droits ne sont pas acquis en france (qui est du pareil au même pour moi !), de toute façon leur films téléchargés pour être jettés ne sont pas si important que ça...

Les résistants ont été créé par des évènements comme le STO (travail obligatoire en allemagne sous la seconde guerre). Je pense (et je ne suis pas seul) que notre situation actuelle ressemble beaucoup a l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale, au lieu des nazis on a les majors... (Je n’ai strictement rien contre les pauvres militaires allemands qui se trouvaient entre le feu résistant/allié et des nazis. que je considère plus comme victime que coupable...)

Bref, quand la loi va trop loin, elle commence a être violée par tous et un jour ça explosera, la révolution française a explosé a cause de la famine. Aujourd’hui il font un remake de "panum et circenses", attendez de voir ce que ça donnera quand il tenteront de retirer le pain... Le gouvernement n’aurra plus des émeutes que dans les cités...

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